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Les ensembles pastoraux de la commune d'Urepel
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Urepel
Historique
Fruit d'un héritage multiséculaire, le pastoralisme aldudar a produit de nombreuses traces matérielles à Urepel, telles que des bergeries, des granges (bordes) et des cabanes (etxolak) .
Les modes de construction des bergeries témoignent d’une scansion chronologique entre l’usage de matériaux traditionnels et industriels. Au regard de leur absence sur le plan cadastral de 1840, l'époque de construction des six bergeries bâties en moellons de pierre et couvertes de tuiles creuses est estimée dans la seconde moitié du 19e siècle. À l’inverse, les bergeries édifiées en matériaux industriels peuvent être datées de la seconde moitié du 20e siècle ou du début du 21e siècle. Comme c’est le cas aujourd’hui, les bergeries les plus anciennes devaient appartenir à des propriétaires cultivateurs ayant leur ferme à proximité. Elles pouvaient alors être utilisées durant l’hiver lorsque les brebis étaient mises en pâture dans les prés à proximité de la ferme. Le peu d’exemples identifiés témoigne cependant de l’usage réduit de ce type d’édifice en dehors du périmètre immédiat des fermes (exteak).
Au vu des modes de construction traditionnels, certains exemples de bordes pourraient remonter au 18e siècle, hypothèse corroborée par les granges identifiées sur la Mapa topográfico de los Montes Pirineos et dans les sources écrites de l'époque. La démographie des Aldudes, en constante croissance jusqu’au milieu du 19e siècle, autorise à proposer une importante phase de construction dans la première partie du siècle. Près de la moitié du corpus des bordes figure en effet sur le cadastre de 1840, terminus ante quem attestant leur existence à cette date. Selon les états de sections, les granges indiquées sur le cadastre appartenaient à des cultivateurs résidant aux Aldudes.
Les nombreuses bordes qui ne figurent pas sur l’ancien cadastre ont été construites et utilisées jusqu’à la première moitié du 20e siècle, l’absence de route carrossable interdisant, alors, le recours à des matériaux exogènes.
En fonction de la distance les séparant de leurs fermes, ces granges servaient à accueillir les troupeaux en hiver ou au début du printemps. Durant la mauvaise saison, les brebis trouvaient abri dans la bergerie et pouvaient indifféremment se nourrir dans le pré attenant ou consommer le foin remisé dans le fenil. Une fois le printemps venu, le troupeau était envoyé plus haut sur la montagne. La grange constituait alors la dernière étape avant la transhumance vers les estives syndicales. Une fois libéré, le pré servait à la fauche du foin qui, après séchage, était stocké à l’étage de la grange. Lorsque celle-ci était associée à une cabane, le site accueillait également le pâtre ayant la garde du troupeau. Placée à proximité ou au sein des estives syndicales, la borde pouvait également servir durant la période d'ouverture des estives, les brebis étant envoyées sur le parcours syndical le matin avant de revenir à la grange en fin de journée ; l'etxola était alors utilisée comme une cabane d'estives et accueillait le berger durant la belle saison.
Aucune des cabanes traditionnelles repérées n’est attestée sur le cadastre de 1840. Le plan et les états de sections mentionnent pourtant une dizaine d'etxolak réparties de part et d’autre de la ligne séparant Urepel du Pays Quint, malheureusement toutes détruites. Dès lors, même si elles se rapprochent des cabanes de petites tailles figurant sur le cadastre, il est peu probable que les etxolak identifiées soient antérieures à 1840. Elles pourraient ainsi avoir été construites durant la seconde moitié du 19e siècle ou la première moitié du 20e siècle. Elles servaient à accueillir les bergers menant leurs troupeaux dans les estives durant la belle saison. Les matériaux de construction industriels employés et la recherche de confort développé dans les cabanes modernes sont à rapprocher du mouvement d’amélioration des conditions de travail des bergers engagé durant la seconde moitié du 20e siècle. La construction de routes carrossables rend alors possible l’acheminement de matériaux industriels à moindre coût, tandis que les subventions aident à la reconstruction des cabanes et de leurs enclos. La plupart de ces cabanes datent ainsi de la seconde moitié du 20e siècle.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 18e siècle (incertitude) Principale : 19e siècle Principale : 20e siècle Principale : 1er quart 21e siècle |
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Description
Une soixantaine de sites pastoraux ont été identifiés à Urepel, ceux-ci se composent principalement de bergeries, de granges (bordes) et de cabanes (etxolak) occupant les étages collinéens et montagnards du massif des Aldudes.
Les bergeries sont implantées sur les hauteurs proches de la vallée de la Nive des Aldudes, où se concentrent les fermes d'Urepel. Elles prennent place sur des parcelles de près clôturés appartenant aux propriétaires des exploitations voisines, généralement situées dans un rayon de 500 m. Les bergeries se caractérisent par une élévation en rez-de-chaussée, non séparée du comble. Parmi les édifices identifiés, six sont construits en moellons de pierre liés au mortier de terre avec une couverture en tuiles creuses et six autres, en parpaings de béton et en essentage de tôle avec une couverture en tuiles mécaniques ou en tôles.
Les granges prennent place sur des parcelles de près clôturés situées sur les hauteurs de la vallée de la Nive. Elles sont majoritairement construites entre 500 et 600 m d’altitude. Les bordes accueillent une bergerie au rez-de-chaussée et un fenil dans le comble. De plan rectangulaire, ces bâtiments occupent majoritairement une surface au sol estimé entre 70 et 110 m² (*selon le cadastre 2021). 14 des granges étudiées sont associées à des cabanes. Ces ensembles sont construits en bordure ou sur des parcelles enclavées au sein des estives syndicales. De plan rectangulaire avec un rez-de-chaussée simple, les cabanes n’occupent généralement pas plus de 30 m² de surface au sol (*). Les murs des granges et de leurs cabanes sont construits en moellons liés avec un mortier de terre ou, plus rarement, de chaux, chaînés aux angles par des blocs grossièrement équarris et assemblés en besace. Sans constituer la règle, il n’est pas rare de constater l’emploi d’un enduit à la chaux sur les bâtiments les mieux entretenus. Leurs couvertures sont composées de tuiles creuses et à défaut, de tuiles mécaniques ou de tôles.
Les cabanes occupent essentiellement les estives syndicales du sud de la commune et du Pays Quint. Les etxolak sont généralement implantés à une hauteur variant de 800 à 1000 m d’altitude. Deux types se dessinent parmi les cabanes repérées : les cabanes "traditionnelles" et les cabanes "modernes".
- L’état de conservation des 11 cabanes traditionnelles empêche de saisir pleinement leur matérialité. Tout au plus peut-on affirmer que ce sont des constructions rectangulaires de petite taille (inférieures à 35 m² au sol*) dont l’intérieur se résume à une unique pièce sous comble. Si certains exemples sont dotés de fenêtres et équipés d'une cheminée, il est pour l’heure impossible d’affirmer que ces aménagements sont d’origine. Leur mise en œuvre est similaire à celle des granges.
- Également dotées d'un plan rectangulaire en rez-de-chaussée, les cabanes modernes occupent une surface au sol supérieure à 35 m², la moyenne se situant autour de 53 m²(*). Elles disposent généralement d’au moins trois ouvertures, attestant en creux, de l’existence de séparations internes. Au-delà d'un meilleur ensoleillement, ces cabanes se caractérisent par une recherche de confort, notamment avec l'utilisation de cheminées ou des poêles et une séparation fonctionnelle des espaces de vie et de travail. La plupart des cabanes sont ainsi construites sur des dalles en béton avec des parpaings du même matériau et recouvertes d’un enduit en ciment. Les toitures sont couvertes de tuiles creuses, le plus souvent mécaniques, ou de tôles.
Détail de la description
Murs |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier collectif |
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Référence du dossier |
IA64003338 |
Dossier réalisé par |
Rozier Hadrien
Chargé d'étude inventaire du patrimoine Parc naturel régional des Landes de Gascogne de 2018 à 2020. Chargé d'étude inventaire du patrimoine Communauté d'agglomération Pays basque à partir de mai 2020. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2022 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'agglomération Pays basque |
Partenaires |
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Citer ce contenu |
Les ensembles pastoraux de la commune d'Urepel, Dossier réalisé par Rozier Hadrien, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'agglomération Pays basque, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f3bf3a5c-1728-4f2d-bf06-9a5367618894 |
Titre courant |
Les ensembles pastoraux de la commune d'Urepel |
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Dénomination |
ensemble pastoral |